A partir du 1er juin et pour tout l’été, Meteo France publie une “météo des forêts”. Ces prévisions s’appuie sur un indicateur très utilisé dans la prévention du risque d’incendie : l’indice forêt météo (IFM). Dans cet article nous allons voir comment il est calculé.
L’IFM en bref
Depuis 2007, l’IFM est l’indicateur de référence pour l’évaluation du risque de feux de forêt au niveau européen. Mais il vient du Canada : il a été développé par le Service canadien des forêts à partir des années 60, sa version actuelle date de 1984.
L’objectif de l’indice forêt-météo est d’évaluer la probabilité qu’un incendie prenne et s’étende en fonction des conditions météorologiques : température, précipitations, vent et humidité relative. Indirectement, il tient aussi compte de l’ensoleillement.
L’IFM se présente sous la forme d’un chiffre, généralement compris entre 0 et 50. Plus il est élevé, plus le risque d’incendie est important. Les seuils peuvent varier mais on considère souvent que le risque est élevé autour de 30 et très élevé à partir de 45.
L’IFM est calculé à partir de deux composantes :
- l’indice de propagation initiale (IPI) qui évalue la vitesse de propagation du feu,
- l’indice de combustible disponible (ICD) qui représente la quantité de combustible qu’il va trouver.
Pour simplifier, on peut dire que quand l’IPI est bas, il y a peu de chance qu’un incendie se déclare. Et quand l’ICD est bas, il y a peu de chance qu’il soit grave.
L’indice de propagation initiale
L’indice de propagation initiale est lui même calculé à partir du vent et d’un indice de combustible léger (ICL).
L’ICL quantifie le niveau d’humidité de la litière forestière : les feuilles mortes, aiguilles de pin, branchettes, etc. qui la composent sont-elles trempées ou desséchées ? Ou plus concrètement : si un mégot tombe par terre, est-ce qu’il a plus de chance de s’éteindre ou de prendre ?
Comme l’indice de combustible léger dépend de l’humidité de la couche superficielle du sol, il baisse rapidement quand il pleut. Au contraire, il augmente avec la température (donc l’évaporation).
Le vent et l’humidité de l’air entrent aussi dans son calcul.
L’indice de combustible disponible
De son côté, l’indice de combustible disponible est lui aussi calculé à partir de deux autres indices :
- l’indice d’humidité de l’humus (IH),
- l’indice de sécheresse (IS).
L’IH est assez proche de l’indice de combustible léger sauf qu’il prend en compte une couche de sol plus importante, jusqu’à 5 à 10 cm de profondeur environ. Il est calculé à partir de la température, de l’humidité relative et des précipitations.
L’indice de sécheresse quant à lui représente lui l’évolution de la quantité d’eau dans le sol, les gros débris de bois, les petits cours d’eau, les zones humides… Il ne tient compte que de la température et des précipitations, et c’est uniquement un facteur aggravant : si l’indice d’humidité de l’humus est déjà bas, l’IS n’a pas d’effet sur le combustible disponible.
En plus des variables météorologiques, les deux calculs tiennent compte de la longueur des journées. Le résultat varie donc avec la latitude et la période de l’année.
En résumé
Si on récapitule le déroulement du calcul de l’indice forêt météo, ça donne ça :
Même si les indicateurs intermédiaires sont relativement compliqué, il est assez simple de comprendre leur rôle : l’indice de combustible léger, l’indice d’humidité de l’humus et l’indice de sécheresse sont tous les trois des indicateurs d’humidité mais avec une inertie différente.
Si quelques jours secs suivent une période pluvieuse, l’ICL va rapidement atteindre des valeurs élevées parce que la couche superficielle du sol sèche vite, l’IH va augmenter progressivement et il faudra beaucoup plus de temps à l’IS pour bouger.
Les prévisions de la “météo des forêts” sont accessibles ici. Au niveau européen, l’EFFIS réalise aussi des prévision d’IFM. Et à plus long-terme, nous proposons cet outil gratuit pour accéder à des projections locales jusqu’en 2100.